Autant de richesses, autant d’occasions de rencontres inoubliables : Toutes nos rencontres ne sont-elles pas autant de voyages ?Royaume de l’or et des épices de l’Orient d’hier, terre des caravanes du sel de Taoudeni d’aujourd’hui, le Mali, cet immense pays d’Afrique dite « sub saharienne », est avant tout un pays mosaïque, où s’entremêlent en permanence d’innombrables ethnies, langues et cultures différentes.
Tout en partageant avec moi une gorgée tiède de bière de mil, le « dolo » (tiens, tiens...), boisson locale fermentée légèrement gazeuse et délicieusement acide bue à même la calebasse où pataugent, agonisantes, quelques mouches, Tégué II Dolo profite d’une pause salutaire à l’ombre d’un énorme baobab pour me dévoiler quelques unes des coutumes étranges de son pays. Comme ces cérémonies initiatiques de circoncision des jeunes garçons de sept à douze ans répartis en « Tumo » (sorte de « promo » de l’année), qui, encore « hommes et femmes », quittent le monde de l’adolescence et du désordre, pour entrer dans le monde des hommes et de l’ordre.A la fin du deuxième jour de marche
Transmis par tradition orale et perpétué depuis dans chaque geste quotidien, permet à Tégué et aux Dogon d’aujourd’hui de rester connectés en permanence à la Terre Mère, sans laquelle ils ne pourraient naître, se nourrir ni mourir. Cette connexion essentielle est pour eux à l’origine de l’humilité, de cet humus d’où nous venons à peine, et où nous retournerons bientôt. Etre relié à la Nature, où l’eau, le feu et les rochers sont des êtres vivants. Rester connecté à un monde peuplé, dès le coucher du soleil, par les génies, les diables et les esprits des ancêtres.Ce sens multi centenaire du Sacré
Comme tous les jours à la même heure, Moussa Coullibally, le sympathique et très dynamique nouveau Directeur du Village d'Enfants SOS de Mopti, une ONG présente dans plus de 120 pays dans le Monde, pénètre à pas rapides, souriant, dans son bureau. A peine essoufflé par ses 11 km de jogging quotidiens entre le "Village" et la mosquée où il va prier cinq fois par jour, il vient de troquer son survêtement au profit de son costume cravate. La réunion du jour avec le "staff" du Village, composé de tous les instituteurs et "Mères SOS" de remplacement des enfants orphelins peut commencer.Les Seigneurs du Fleuve.
Le temps en Afrique n’est décidemment pas le même que chez nous. Comme un bus ou un taxi brousse, la pinasse ne part jamais « à l’heure » (de toute façon, il n’y en a pas), mais uniquement quand elle est (très très) pleine. Pleine, et même surchargée à couler : Assis en tailleur sur ma natte, juste derrière le conducteur, je regarde monter sur notre pinasse, médusé et un peu inquiet, plus de deux cent personnes. Mais aussi frigos, motos, cyclomoteurs, matelas, coffres, bagages...Je prends mon mal en patience :
Un flacon de gel antiseptique sans eau dans une main, une boite de pilules chlorées désinfectantes dans l’autre, me voilà, malgré moi, au milieu d’une (petite) randonnée chamelière, en route pour de nouvelles « zaventures » sahariennes. Aventure entourée de Mamadou, nomade touareg et guide imprévu, remplaçant au pied levé les faux et le « vrai » Shindouk (« provisoirement malade » et dans tous les cas invisible), d’Omar, 14 ans, jeune « Bella » (les Bella sont les « anciens » esclaves noirs des touaregs) venu, sous prétexte de renfort, faire un « stage pratique » sur le terrain, et de trois chameaux pas au mieux de leur forme.Un chèche de cinq mètres laborieusement enroulé autour de la tête